la « nouvelle » économie du transport particulier
Ces derniers mois, les médias se sont fait l’écho de phénomènes d’opposition, de distorsion de concurrence et parfois de conflits, ainsi que malheureusement mais de façon isolée d’actes de violence, entre les membres de la profession de conducteurs de taxi et d’autres acteurs de ce marché, que sont les VTC.
Pour réels que ces évènements et les problèmes qu’ils révèlent puissent être, la vraie question est ailleurs !
On pourrait croire, après l’interdiction le 03 juillet dernier, confirmée en septembre par le Conseil Constitutionnel, d’ UBER-Pop (service de transport par véhicule privé exécuté par des conducteurs non-professionnels), que les taxis ont gagné, en tous cas pour un temps, leur combat contre ce géant plutôt virtuel de la nouvelle économie à l’américaine, et que cette corporation sans conteste volontaire et méritante va pouvoir poursuivre l’exploitation de son activité sous la protection plutôt illusoire bien que contraignante d’une règlementation que les représentants de la profession brandissent depuis trop longtemps comme rempart à toute forme de menace extérieure…
IL EN SERA PROBABLEMENT TOUT AUTREMENT !
L’avenir réserve à notre corporation d’autres surprises et probablement son lot de déconvenues si nous ne trouvons pas au sein même de notre profession, et dans le fonctionnement interne de nos entreprises des réponses aux besoins différenciés et aux attentes changeantes de nos clients qui avant tout sont des consommateurs, désormais de plus en plus avisés!
La vérité est bien celle-ci. Le taxi qu’il soit parisien, lyonnais ou bordelais n’est pas la victime innocente de tel ou tel géant de la nouvelle économie liée à internet, laquelle s’exerçait sans véritable cadre légal jusqu’à la loi TAXI/VTC du 1er octobre 2014, et qui se serait accaparée une partie plus ou moins importante d’une clientèle que lui même estimait captive, alors qu’ il est encore trop souvent son propre ennemi à force d’ignorer la réalité du monde qui l’entoure…
En effet, ces nouveaux acteurs de la mobilité urbaine nommés, UBER, DJUMP ou encore HEETCH, déboulant ces dernières années sans complexes ni scrupules sur un marché que les taxis pensaient chasse gardée, ont collectivement un mérite : celui, en dérangeant voire en désorganisant notre profession, de l’amener à se poser un certain nombre de questions dont une proportion certaine de « notre » clientèle historique désespère d’obtenir les réponses. A SAVOIR, par exemple :
- quel sera le délai de réponse et d’attente à mon besoin de transport particulier ?
- aurai-je droit à un chauffeur aimable voire attentionné et à une voiture propre et accueillante ?
- combien la course me coûtera t’ elle approximativement ?
- m’informera t’ on au préalable des moyens de paiements possibles ?
- quels sont les services « supplémentaires » (tarifés ou non) sur lesquels je pourrai compter : transport de plus de 3 personnes, mise à disposition de sièges enfants, de bouteilles d’eau, de chargeur de téléphone ou encore d’une connexion multimédia..?
- en cas de désaccord ou de déconvenues sur le prix ou la qualité de la prestation, à qui pourrais-je m’adresser ?
A ces questions légitimes du client/consommateur qui assure la pérennité de nos entreprises, nous sommes déjà un certain nombre à répondre au quotidien, notamment et paradoxalement dans le secteurs géographiques où nous sommes moins nombreux et bizarrement moins concernés par ces nouvelles formes de concurrence mises en lumière par l’actualité…
Puisse l’ensemble de notre corporation qu’elle soit citadine ou rurale, jeune ou expérimentée, polyvalente ou « mono-marché », considérer, accueillir et servir avec bienveillance et courtoisie celle ou celui qui aujourd’hui comme hier et demain encore doit être au cœur de nos préoccupations : LE CLIENT.